Carte postale du Finistère

Ce n’est pas un secret, le wwoofing est souvent motivé en grande partie pour assouvir des envies d’évasion, de voyage et c’est d’ailleurs mon cas ! Plougasnou est idéalement situé pour découvrir les paysages du Finistère nord, comme la baie de Morlaix, ou, plus dans les terres, les Monts d’Arrée. Et ce séjour d’un mois à la ferme de Trézenvy m’a donné le temps pour quelques excursions en solo. Puisque des images valent parfois mieux que de longs discours, je laisserai parler ces quelques clichés.

L’île de Batz

Situé au large de Roscoff, ce petit bout de terre de 3 km2, avec ses 500 habitants, abrite un jardin exotique créé il y a plus d’un siècle.

IMG_20150521_151220_hdr
Petit tour de l’île par son port, ses plages, ses champs de patates bio, sans oublier un bon resto en tête à tête avec moi-même !

IMG_20150521_113757_hdrIMG_20150521_112702_hdrIMG_20150521_155031_hdr

Les monts d’Arrée

Voici les plus hautes montagnes de Bretagne, culminant à 380 mètres d’altitude !!

IMG_20150523_124657_hdrIMG_20150523_161454_hdrIMG_20150524_140456

Balades contées en forêt de Botmeur, camping au milieu d’une épaisse brume, rando dans les landes et tourbières, bref un week-end au coeur de la Bretagne profonde, entouré des Korrigans toujours invisibles, mais résolument décidés à jouer des tours à mon sens de l’orientation !

IMG_20150523_161119_hdr

Petit clin d’oeil aux 2 jeunes wwoofeuses alsaciennes de passage à la ferme, Lise et Laure, qui m’ont prêté leur tente et apporté une agréable compagnie dans la chambre froide !

IMG_20150526_212906

La côte de Plougasnou

De la presqu’île de Barnenez avec son immense Cairn datant du Néolithique, jusqu’à la plage de Primel-Trégastel, une marche le long de la côte est de la baie de Morlaix, criblée de ses petites îles et ses rochers jouant aux acrobates.

IMG_20150516_171457_hdr IMG_20150516_170925_hdr IMG_20150517_141023_hdr

IMG_20150517_135137_hdr IMG_20150517_141708_hdr IMG_20150517_115009_hdr

En bonus, à deux pas de la ferme, une magnifique forêt de hêtres et de châtaigniers certainement plus que centenaires… et au milieu coule un ruisseau. Brocéliande n’a qu’à bien se tenir !

IMG_20150519_185500_hdr

Le marché de Morlaix

Une dernière sortie aux multiples tentations : entre les stands de galettes, les cochons grillés, paella et couscous, et autres boulangers étalant leurs Kouign aman. Que du diététique ! De quoi s’offrir un bon repas dominical/fête des mères/pot de départ !

IMG_20150530_095324_hdr

Ainsi s’achève l’étape finisterienne. À moins d’une demi-heure d’ici m’attend l’ultime wwoofing avant le retour aux sources provençales !

Wwoofing in Trézenvy

Maintenant que vous vous êtes tous convertis au bio et que vous achetez local chez les petits producteurs, laissez moi vous présenter la ferme de Trézenvy et son projet « Agri-Culturel ».

IMG_20150512_175911_hdrLa partie « agricole » est entre les mains de Briac, qui cultive près d’un hectare de légumes en plein air, plus 600 m2 en tunnels, sans emploi de produit chimique, et en traction animale. Somme toute une petite surface, en comparaison des hectares de monoculture disséminés alentour, mais qui n’empêche pas son offre d’être variée et de saison évidemment (les serres, non-chauffées, étant indispensables pour produire certains légumes frileux comme les tomates ou les aubergines, et rallonger la récolte des autres). IMG_20150516_145450Avec sa fidèle Rafale, Briac laboure, sème, butte, désherbe, arrose, repique, récolte… On comprend que l’aide des wwoofers est appréciable !

Dans l’agriculture conventionnelle, où le travail est devenu presque entièrement automatisé, les agriculteurs ont complètement coupé leur lien avec la terre. Briac, lui, est au petit soin avec ses plants, et travaille, non sans peine, mais avec amour et passion. Un retour à des pratiques plus douces, à une production à petite échelle qui ne cherche pas le rendement à tout prix et replace l’homme au sein de la nature, redonnant ses lettres de noblesse à l’agriculture paysanne.

IMG_20150528_193812_hdrTous les jeudis, mini-marché au café Théodore de Trédrez Locquémeau, où il vend ses légumes avec une poignée d’autres exposants, dans une ambiance conviviale et colorée.
Et le vendredi, il prépare, toujours avec amour, des paniers, pour ses clients réguliers qui viennent les chercher à la ferme (tout comme vous ! Héhé…). IMG_20150522_180621_hdrEt en perfectionniste du bon et du « bieau » qu’il est, c’est une sélection drastique qu’il opère avec soin, laissant sur le carreau ce qu’il n’estime pas d’une qualité optimale… mais pas de gâchis, ils trouveront leur place dans notre repas, à côté des herbes folles, que Charlotte inspecte avec une légère suspicion !

Charlotte son truc, c’est le côté culturel et créatif du projet. Artiste aux multiples talents, elle est aux commandes de l’association Le Lieu, qui propose des spectacles musicaux, de la danse, des cours de céramique, et bien d’autres activités culturelles. IMG_20150527_202414_hdrChanteuse, danseuse, musicienne, auteur et compositeur, couturière à ses heures, ce n’est pas l’ennui qui la guette, sans compter l’éducation d’Orancie, leur fille de 5 ans, au caractère déjà sacrément bien trempé !!! Tout comme la musique de sa mère, à l’esprit décalé, que j’ai eu la chance de découvrir lors de concerts répèt’ dans la yourte !

À Trézenvy, la vie à la ferme, riche en apprentissage, en rencontres et en délires, prend des airs de colo, même si j’en ai jamais fait, et même s’il manque un ingrédient majeur : le soleil ! Mais si il est là ! Il se montre bien plusieurs fois par jour !! Mais je dois dire que la chaleur de mon sud bien aimé manque un chouilla…

Trézenvy de manger sain !

Aaah le mois de mai ! Ses jours fériés, la douceur qui s’installe, les floraisons qui explosent en feux d’artifice multicolores et « multisenteurs ». En mai fais ce qu’il te plaît… dit-on. Ben croyez-moi celui qui a inventé ce dicton ne vivait pas en Bretagne ! Ici en mai, pas plus qu’en avril ne te découvre d’un fil ! En bretagne en mai, n’oublie pas ton ciré ! Ni ton gilet !

Débarqué à Plougasnou, à l’est de la baie de Morlaix, Charlotte et Briac m’ouvrent les portes de leur maison. À la fois exploitation maraîchère et lieu d’activités culturelles variées comme la danse, la musique ou la poterie, la Ferme de Trézenvy porte bien son nom !
Mais avant de vous en faire une présentation détaillée, un article bien militant s’impose !

« Le bio c’est trop cher ! »

Voilà bien une remarque qui m’agace, surtout quand elle vient de personnes qui n’hésitent pas à dépenser des centaines par an en équipements électroménager d’une utilité toute relative. Faut-il rappeler que c’est avec notre nourriture que notre corps se contruit, et s’entretient, non pas avec le confort superflu d’un écran 3D, du dernier smartphone ou d’un dressing plein à craquer ? Car le temps n’est plus à se demander si les pesticides et autres produits chimiques, dispersés avec autant d’insouciance (d’inconscience) qu’on verse une vinaigrette sur sa salade, sont nocifs ou non ! Les preuves sont là, encore faut-il se tourner vers des études qui ne soient pas subventionnées par les grandes firmes de l’industrie agro-alimentaire, je laisserai donc les éternels sceptiques s’informer sérieusement sur le sujet… à moins qu’ils ne préfèrent s’intoxiquer à petit feu, bouche ouverte, yeux et oreilles fermés à cette réalité difficile à avaler : la priorité de nos dirigeants n’est pas la santé du monde !

Manger bio, local et de saison, ce n’est pas seulement préserver son corps de toute sortes de poisons, c’est un acte plus déterminant que voter pour celui qui sera le nouveau pantin sous la houlette du lobby pétrolier, car vous contribuez directement à favoriser un monde différent pour demain. Certes, une telle consommation est plus onéreuse, mais je pense être bien placé pour affirmer que c’est largement justifié. Si vous en doutez, venez donc désherber pendant une seule journée toute une rangée d’oignons, ou constater les dégâts que peut causer une simple mouche sur toute une rangée de navets, engendrant un manque à gagner non négligeable sur un chiffre d’affaire déjà réduit à peau de chagrin ! Acheter un légume ou un fromage bien présenté dans son emballage plastique est un acte tellement anodin qu’on n’a même plus conscience de tout le travail que cela a nécessité en amont…
En fin de compte, il est peut-être plus pertinent de s’interroger sur les prix anormalement bas de la nourriture industrielle. Je vois déjà vos yeux écarquillés d’incompréhension devant cette remarque. Pourtant, ce n’est pas un secret, les agriculteurs conventionnels, pas plus que dans le bio, ne roulent sur l’or, loin s’en faut ! Leurs marges quasiment réduites à néant par la grande distribution, ils ne vivent bien souvent que grâce aux aides de l’état (doit-on aussi rappeler d’où vient l’argent de ces aides ?). Des subventions proportionnelles aux surfaces cultivées, si bien qu’une exploitation bio, dont la superficie est généralement modeste, n’en bénéficiera pas. Voilà donc ce que le gouvernement choisit de favoriser…..

Alors qui nous sauvera, si ce n’est nous-même ? Faisons un choix, dont l’impact peut avoir plus de poids que voter PS ou UMP dans l’unique but de « contrer la montée en force du FN ». Y en a-t-il encore pour croire que l’un ou l’autre est la solution ?? En revanche, se fournir dans des commerces de proximité, voire directement chez le producteur quand c’est possible, ne serait-ce qu’occasionnellement, en achetant des aliments sains, c’est se faire du bien en encourageant une agriculture paysanne respectueuse de la nature et de l’Homme.

A votre santé !